Dévastée et impuissante alors qu’elle regardait de loin l’explosion de Beyrouth en 2020 et ses conséquences, la chorégraphe et réalisatrice libano-américaine Dolly Sfeir a entrepris de créer une œuvre pour exprimer son état d’esprit délicat. It Cries Too Loudly est un film de danse qui explore le chevauchement entre la joie et la tragédie dans son pays natal tumultueux ainsi que l’expérience d’être émigrée.

Athaar (ruines en arabe) est une histoire sur les identités que nous créons, adoptons et rejetons alors que nous remettons en question les constructions traditionnelles de la liberté. Le monde occidental a objectivé la notion de liberté comme sienne — aujourd’hui, la liberté n’est pas arabe, mais américaine, européenne, occidentale. En tant qu’immigrants, les identités que nous adoptons dans nos pays d’origine entrent souvent en conflit direct avec les identités que nous cherchons à créer dans notre nouveau pays. Nos émotions oscillent entre nostalgie, peur et un désir ardent de libération. Bien que la notion de liberté soit un concept hautement diffus, cette histoire vise à démanteler la notion occidentale de liberté, non pas pour en créer une nouvelle, mais pour révéler la superficialité de sa construction.

Dans le vaste placenta qu’est notre atmosphère, trois ventres habités communiquent.
Ce film est une rencontre fortuite, une ode aux corps multiples.
Comment danser un corps qui nous échappe ?

Mon anniversaire était le 3 avril 2020, pendant le confinement, et pour la première fois, je l’ai célébré tout seul. Mais même si j’étais seul, j’ai décidé de le fêter comme si c’était le dernier.

Tourné à Guovdageaidnu (Kautokeino) en territoire Sámi de Laponie, le film nous ramène dans le passé où le “lihkahusat” était pratiqué. Il s’agit un état de transe basé sur le saut pratiqué par les læstadiens, un mouvement religieux conservateur luthérien. Le film nous en délivre les secrets.

Une expérience de la vision dans des perspectives explosées. Une danseuse est filmée par 16 angles de caméra simultanément. Ces images sont montées avec une cadence inquiétante. Ce film est une réponse à notre culture du montage au rythme de plus en plus rapide. Mais soudain, il n’y a plus de coupe, simplement un immuable portrait cru du genre humain, la plus sublime imagerie du cinéma.

“This is what freedom feels like, baby.” Les paroles intransigeantes du musicien et écrivain Mykki Bianca résonnent sur la parade transcendantale d’un groupe de danseur.ses queer et puissants. Le film donne à voir la communauté queer noire française fière de ce qu’elle est, de ce qu’elle a accompli, et embrassant les corps qui lui donnent vie. Tajabone tient son titre d’une tradition sénégalaise où en plus de chanter et danser dans les rues, toutes et tous pratiquent le travestissement durant la nuit.