Caïrography

Ce film est le fruit d’un long séjour que Dalia a passé au Caïre. Qu’est ce qui y est permis et qu’est ce qui y est interdit ? Elle questionne le corps de la femme dans l’espace public sous le regard des hommes et dépasse l’auto-censure et la peur, pour tracer sa géographie personnelle de la ville. Une œuvre sensible et périlleuse.

Chacun joue un rôle de manière tacite ou explicite en imposant l’état permanent de censure que nous éprouvons au Caire. Nous nous trouvons souvent entravés par nos proches avant même de pouvoir confronter les contraintes de la société. L’autocensure semble être le moyen le plus facile pour cacher ses différences et passer inaperçu. Avant de prendre une forme artistique, Caïrography se déclinait sous la forme de fragments d’histoires rassemblant les expériences de deux amies non égyptiennes qui s’interrogent sur leurs relations avec la ville du Caire et sur les modalités de leur présence dans ses rues. À travers Caïrography, nous tentons de mettre à l’épreuve les limites de la capacité corporelle face à la restriction de la société et de questionner les frontières visibles et invisibles entre l’espace public et l’espace privé dans la ville du Caire : qu’est-ce que ça fait de se promener dans ces rues là ? Qu’est-ce qui est permis et qu’est-ce qui ne l’est pas ?