Programme MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNESdu 28 janvier au 2 février 2023
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES
Musée des beaux-arts de Rennes
20 quai Émile Zola, Rennes
Entrée libre pour toutes les projections et performances
SAMEDI 28 JANVIER de 11h30 à 13h30 // INAUGURATION ET PERFORMANCE // Argentique Olivia Grandville
Lors de son voyage au Québec, en avril 2017, Olivia Grandville fait la connaissance de l’artiste québécoise Françoise Sullivan, peintre, sculptrice mais également danseuse et chorégraphe. Celle qui a intégré en 1948 le mouvement des « Automatistes » fut également signataire du manifeste du Refus global : texte fondateur du courant politique et artistique québécois. Pour Olivia Grandville, passionnée par l’histoire des avant-gardes du 20e siècle, cette rencontre apparaît comme un
heureux clin d’oeil du hasard, et fait résonner tout le travail qu’elle a mené lors du Cabaret discrépant autour du Lettrisme, mouvement contemporain de Refus global et proche aussi par ses enjeux artistiques. Françoise Sullivan est, dans le champ chorégraphique, surtout reconnue pour deux créations qui comptent parmi les premières pièces chorégraphiques filmées de l’histoire de la danse : Eté (1947), puis Danse dans la neige (1948). Deux pièces d’un projet inachevé qui devait couvrir les quatre saisons. Les films ont été perdus et il ne reste aujourd’hui que 17 photos noir et blanc de la Danse dans la neige.
C’est à partir de ces 17 témoignages statiques et fragmentaires, et de la parole de Françoise Sullivan retranscrite par Olivia Grandville que s’élabore ce projet Argentique. Faire (re)naître le mouvement à la manière d’une révélation photographique. Créer une danse fantôme. Convoquer au présent la mémoire d’une danse et la réinventer.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

SAMEDI 28 JANVIER 11h30 // PROJECTION en continu // Les saisons Sullivan, l’hiver - tiré de la chorégraphie de Françoise Sullivan Danse dans la neige Mario Côté
Le 28 février 1948, quelques mois après l’apparition de Refus global, Françoise Sullivan créa la performance Danse dans la neige, qui posa les jalons de tout un nouveau courant de la danse contemporaine au Québec. Le projet a été filmé en 16 mm, mais jamais monté ou projeté, car les bobines ont été perdues.
De la chorégraphie originale performée par Sullivan, seules restent une vingtaine de photographies prises par Maurice Perron, membre des Automatistes. Ces images témoignent d’un événement marquant, une approche singulière de la danse qui offrit de nouvelles possibilités à des générations de performeurs.
Soixante ans plus tard, Françoise Sullivan a fait une reconstitution de Danse dans la neige avec une nouvelle distribution, dans une configuration de quatre saisons, dont l’hiver vous est ici dévoilé.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

SAMEDI 28 JANVIER 20h // PROJECTION // Les enfants de Refus global Manon Barbeau
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Manon Barbeau
Documentaire personnel de Manon Barbeau, fille de l’un des signataires.
En 1948, le manifeste du Refus global de Paul-Émile Borduas proclame la fin du « règne de la peur multiforme» incarnée par le régime duplessiste. Cinquante ans plus tard, tous les livres d’histoire font état de ce document qui jeta les bases du Québec moderne.
La cinéaste est allée à la rencontre des fils et filles des Barbeau, Borduas, Mousseau et Riopelle, «enfants de Refus global» qui ont subi comme elle les conséquences du geste révolutionnaire de leurs parents. Aucun n’est sorti indemne d’une enfance faite d’inquiétudes et d’abandons, mais aussi d’une richesse que l’art seul peut apporter.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

DIMANCHE 29 JANVIER 16h // PERFORMANCE // Mouvements de paroles
Les artistes ont collecté des histoires vécues, des regrets, des arrêts, des remises en question de soi, des peines et des stratégies de survie. L’auto-censure se fait parfois sentir pour la préservation de soi, au dépend de la vérité.
Quelles traces laissent ces moments dans nos corps ? Comment le territoire dans lequel nous habitons parle-t-il sous notre peau ? La démarche poétique de danse-documentaire des deux artistes s’inspire de récits, de territoires et de la matérialité du corps vulnérable. La présence des spectateurs exerce une influence subtile sur cette approche sensible à l’autre. Une performance dont vous êtes le héros sans le savoir qui vous propose d’expérimenter finement votre relation aux autres et au monde.
La performance est suivie d’un échange avec le public. Il est invité à partager sa perception du mouvement et de son propre rapport à l’autocensure.
La trame sonore provient du projet Le Souffle effacé. Mouvements de paroles est rendu possible grâce au financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), de la Société de promotion des artistes acadiens sur la scène internationale (SPAASI), et du Conseil des arts du NB (ArtsNB).
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

DIMANCHE 29 JANVIER 17h // PROJECTION // Visages d’un pays | Dremmoù ur vro
suivie d’une rencontre avec le chorégraphe Thierry Micouin, des partenaires et agriculteur.trices ayant pris part au projet
Visages d’un pays | Dremmoù ur vro est le titre d’une résidence artistique initiée en 2020 par le Centre Pompidou au Pays du Centre Ouest Bretagne, en partenariat avec Danse à tous les étages, scène de territoire danse en Bretagne, autour des thématiques : paysages, agriculture, danse contemporaine, photographie, création sonore.
Sylvain Gouraud, photographe, et Pauline Boyer, artiste sonore, ont rencontré sur leurs propres terres une dizaine d’agriculteurs et agricultrices, éleveurs et maraîchers pour parler paysages et agriculture. En jeu : un tour d’horizon des évolutions du paysage, et des grandes questions liées à la pratique agricole d’aujourd’hui.
De ces rencontres ont émergé des images et des captations sonores que Thierry Micouin, danseur et chorégraphe (T.M. Project), a utilisées comme supports à des ateliers amateurs avec ces agricultrices et agriculteurs (rassemblés au sein de l’association des Racines du Blavet), et une classe de la filière agro-équipement du lycée St-Yves de Gourin. Douze jeunes de 15 ans, dans le cadre de leurs cours d’éducation socio-culturelle – cours d’ouverture à diverses pratiques artistiques – ont relevé le défi de quitter leur tracteur pour être, un instant, danseuses ou danseurs.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

MARDI 31 JANVIER 20h // PROJECTION // Focus réalisatrices québecoises de films de danse
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Beatriz Mediavilla
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Mouvement de passage
Mouvement de passage est une pratique artistique en milieu de soins créée en 2014 à Montréal. Cette approche, profondément artistique, s’adresse aux résidents en perte d’autonomie et en fin de vie dans leur chambre en individuel pour accompagner et soutenir la pleine expression de leurs expériences hospitalières. Fondée sur une éthique et une approche de la co-présence à partir de la conscience sensorielle et perceptive, cette démarche propose de se rencontrer en-deçà du verbal et de la conscience catégorielle, proposant le jeu et la contemplation de l’horizon commun comme permission de nouveaux possibles. Cette pratique nous propose de réapprendre à recevoir et à nous transformer, en mettant la création au service de la relation humaine.

Axiomata
Réalisé par Beatriz Mediavilla, gagnante du prix du meilleur film canadien au FIFA en 2021, ce film de danse explore ce qui est universel en nous. Ce court-métrage présente trois chorégraphies créées in situ en Abitibi-Témiscamingue, explorant les lois du mouvement de Newton et la manière dont elles sont universelles à tous.

Habiter le mouvement, un récit en dix chapitres
En 2017, Thierry Thieû Niang, chorégraphe français, fait une tournée au Québec avec Cinédanse afin d’offrir des ateliers intergénérationnels à des non-danseurs. Habiter le mouvement est un voyage cinématographique où le geste réfléchi se confond dans cette grande chorégraphie humaine. Divisé en 10 chapitres, le long-métrage porte une réflexion à la fois poétique et ludique sur la beauté des gestes du quotidien qui nous définissent comme être vivant. C’est aussi en quelque sorte, un portrait de Thierry Thieû Niang à travers ses chorégraphies. Une invitation à habiter la danse.

JEUDI 2 FEVRIER 20h et DIMANCHE 5 FEVRIER à 20h30 // PROJECTION // Focus sur la création contemporaine dans le film de danse en France
Qu’est ce qui se passe depuis quelques années ? Après la grande période des années 80 où beaucoup de films ont été produits et réalisés, le film de danse reprend de l’élan. Collaborations, adaptations, matériel chorégraphique pour le cinéma, comment se passe la création dans le film de danse ?
Un éclairage sur ce que les chorégraphes et réalisateurs créent, et ce qui fait déjà saillie pour les années à venir.
Projection suivie d’une rencontre avec les artistes et réalisée dans le cadre du dispositif de soutien pour le film de danse DGCA/Délégation à la Danse
Entrée libre, dans la limite des places disponibles

Notre île, ton île, mon île - l’Homme qui marche
Tout abandonner. Obsédé par l’idée de rejoindre la baie de Tikhaya, un homme a entrepris une longue marche à travers le continent. Certains l’ont aperçu, d’autres l’ont croisé, mais personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé.

Ré-Activation, l’art du geste
Le chorégraphe Daniel Larrieu, 35 ans après la première de Romance en stuc au Cloître des Célestins (Festival d’Avignon), re-crée cette pièce insaisissable. Il convie les interprètes et créateur.rice.s de l’époque, travaille avec certain.e.s. Parmi tout ce monde là, il y a moi, Do Brunet, interprète de la pièce hier, réalisatrice aujourd’hui de ce film. Qu’est-ce que le geste raconte de cet hier et de cet aujourd’hui ? Comment les pièces vivent dans nos mémoires ?
De la danse, comme marqueur de nos vies.

DIMANCHE 5 FEVRIER à 20h30// Jerk
La séance sera suivie d’un échange avec Gisèle Vienne.
Après plus de 12 ans de tournée internationale, la metteuse en scène Gisèle Vienne décide d’adapter son spectacle culte Jerk en film. À travers un long plan séquence, c’est le combat entre le comédien et son rôle extrême que l’on traverse de manière viscérale. C’est aussi le passage du théâtre au cinéma. En rappelant fortement le film de genre, et celui de l’horreur, c’est la fascination pour l’ultra violence qui est explorée à travers des questions de rapports de dominations, d’incarnation et de désincarnations des corps.
Jerk est une reconstitution imaginaire étrange, poétique, drôle et sombre des crimes perpétrés par le serial killer américain Dean Corll, qui, avec l’aide de deux adolescents, David Brooks et Wayne Henley, a tué plus d’une vingtaine de garçons dans l’État du Texas, au milieu des années 1970.
David Brooks qui purge une peine à perpétuité, a appris l’art de la marionnette en prison. Il a alors écrit une pièce qui reconstitue les meurtres de Dean Corll, utilisant les marionnettes pour interpréter tous les rôles. Cela lui permet, en quelque sorte, de faire face à ses responsabilités quant à sa participation aux crimes. Seul en scène, David présente son spectacle en prison pour une classe d’étudiants en psychologie d’une université locale.
Ce film est interdit aux moins de 16 ans

DU 28 JANVIER AU 5 FEVRIER // PROJECTION EN CONTINU
Entrée libre au Musée des beaux-arts de Rennes (mardi au dimanche : 10h – 18h)
Navigation
Situé dans la spectaculaire région de Burren, sur la côte ouest de l’Irlande, Navigation utilise la terre elle-même pour explorer la façon dont nous naviguons en terrain inconnu.
La survie et la persévérance émergent dans une interprétation de l’expérience de la migration. Les rythmes, le mouvement, le chant et le paysage définissent et incarnent cette exploration, avec les performances de 10 danseurs, chanteurs et un chœur de 40 participants.
Ce film est un épisode de la série Migration Dance films.

Regained Bathers
Au travers du thème de la baigneuse, ce projet se joue de la représentation traditionnelle du nu féminin, en s’inspirant librement du tableau de Vallotton Trois femmes et une petite fille jouant dans l’eau.
Par un travail collaboratif avec les interprètes, c’est une réappropriation du corps qui s’opère, les modèles devenant pleinement actives et décisionnaires quant à ce qu’elles choisissent de donner ou non à l’artiste et au spectateur. Dans une ambiance autant balnéaire que crépusculaire, c’est le portrait de quatre femmes à découvrir.
