Des regards sur la danse21, 28 et 29 novembre 2023à Strasbourg
Des regards sur la danse
À l’occasion de l’Année du documentaire 2023, le ministère de la Culture, en lien avec le Centre national de la danse (CND), propose une série de rendez-vous qui met en valeur le film documentaire de danse.
Prenant appui sur la collection des 84 films de danse soutenus par la Direction générale de la création artistique, une quinzaine d’événements permettra au public de découvrir ce corpus, autour de trois thématiques : «une jeunesse», «d’autres corps, d’autres danses» et «portraits de chorégraphes». Chaque projection sera accompagnée par des rencontres.
Parallèlement aux grands temps forts parisiens, organisés par le CND du 3 au 5 octobre et par Chaillot – Théâtre national de la Danse du 16 et 17 septembre, cet événement prend place dans différents lieux et programmes de festivals de danse ou de documentaire partout en France : Biarritz, Toulon, Le Havre, Marseille, Montpellier, Toulouse, Rennes, Saint-Ouen, Valence, Grenoble, Foix, Nantes, Falaise, Strasbourg, Saint-Pierre (La Réunion)… Une programmation en ligne, ainsi qu’un événement en décembre, sont également prévus sur la plateforme Numeridanse.
Retrouvez la programmation sur : https://www.culture.gouv.fr/
Mardi 21 novembre à 18h30 à l’auditorium de la HEAR - Alain Buffard et Nigel Charnok, éloge de la performance
HEAR
Cité de la musique et de la danse, Auditorium
1 place Dauphine
Strasbourg
Films programmés :
You
My lunch with Anna
Entrée gratuite
YOU
Ce film est un hommage au chorégraphe et réalisateur Nigel Charnock. Ses danseurs ont travaillé à partir d’éléments de ses chorégraphies d’un texte d’une de ses performances retrouvé dans ses archives. Le film recrée une partie de son solo de 1991 Résurrection, pièce burlesque qui révèle la complexité des relations humaines. Nigel Charnock (Manchester) fut interprète, chorégraphe et réalisateur. Il fait ses classes en art dramatique puis à la London School of Contemporary Dance. Il co-fonde, avec Lloyd Newson, la compagnie DV8 Physical Theatre. S’ensuivent de nombreuses créations pour la compagnie. En 1995, il crée Nigel Charnock + Company, et acquiert peu à peu une renommée internationale en tant que créateur non-conformiste, captivant, dont les soli repoussent les frontières de la performance, et qui ne cesse de développer la danse comme un genre traversé par de nombreuses disciplines et media.
My lunch with Anna
Ni film de danse, ni simple interview, My lunch with Anna est un portrait et un dialogue performé où le geste joint la parole. Au rythme de cinq déjeuners tournés à San Francisco, Alain Buffard interroge Anna Halprin sur ses processus de travail, ses expérimentations sur le mouvement et sur le geste quotidien – la fameuse notion de « task oriented » que l’on peut traduire par tâche, qu’elle a la première introduit dès la fin des années 50. Un dialogue entre deux artistes de deux générations différentes, où l’exercice de l’entretien laisse la place à une parole qui se livre pudiquement et révèle deux êtres profondément attachés à la vie.
Mardi 28 novembre à 18h30 à l’auditorium de la Maison de l'Image - Une histoire de la danse qui remonte le temps
Auditorium au 2ème étage de la Maison de l’Image
31 rue Kageneck
Strasbourg
Films programmés :
Depuis l’enfance
Adolescence
A dancer’s word
Entrée gratuite
Depuis l'enfance
Un projet de recherche et un film-documentaire sur l’enfance et la danse, chez les enfants de 4 à 7 ans. Beaucoup d’enfants dansent très jeunes et très tôt, une danse qui est parfois complexe faite d’émotions, de grimaces, de gestes étranges et élégants.
Adolescence
Ce court métrage produit par le jeune Marin Karmitz, réalisé par Vladimir Forgency dans l’esprit de la « Nouvelle Vague », montre la transmission de la danse académique à la jeunesse parisienne par une ancienne étoile du Mariinsky puis des Ballets Russes, Lioubov Egorova, cette dernière ayant eu une influence certaines sur des danseurs comme Tatiana Leskova, Maurice Béjart et Wilfride Piollet.
Une élève parisienne, Sonia Petrovna, prend des leçons de danse avec Mme Lubov Egorova et auditionne pour une compagnie de danse. L’accent est donné dans ce film sur la difficulté du travail à fournir pour devenir un interprète professionnel en danse classique.
A dancer's word
Tandis qu’elle s’apprête à tenir le rôle de Jocaste dans Night Journey, Martha Graham nous présente sa compagnie, parle de la vie, de l’art et de la technique du danseur.
Martha Graham évoque le monde de la danse, comment on devient un personnage, la nécessité de la discipline du studio, le temps qu’il faut pour accéder à la simplicité, à la spontanéité, à l’instant de l’acte théâtral.
mercredi 29 novembre à 14h30 à l’auditorium du MAMCS - Good boy, histoire d'un solo
Auditorium du MAMCS
1 Place Hans Jean Arp
Strasbourg
Film programmé :
Good boy, histoire d’un solo
Entrée gratuite
Good boy, histoire d'un solo
Ce film raconte l’histoire du célèbre solo d’Alain Buffard, Good Boy, solo qui a marqué l’histoire de la danse et du sida en France à la fin des années 1990.
Juste après l’arrivée des traitements par trithérapie, alors qu’il a arrêté la danse depuis sept ans, Alain Buffard décide de se rendre auprès d’Anna Halprin, en Californie, pour suivre les stages de «danse-thérapie» qu’elle a mis en place à destination des malades du cancer et du sida.
Là, en pleine nature, sous le regard d’Anna Halprin, Alain Buffard va trouver la force de se reconstruire et de remettre son corps au travail, il va renaître: « … je choisis de nouveau la danse, aujourd’hui je choisis la vie et je reprends à mon compte la proposition de Doris Humphrey : «La danse est un axe tendu entre deux morts».
À son retour en France, il crée son solo historique, Good Boy, qu’il interprétera lui-même pendant plusieurs années avant d’en faire la matrice de ses chorégraphies suivantes. Il y aura d’abord Good For pour quatre danseurs puis Mauvais Genre pour vingt danseurs. La gestuelle de Good Boy, empreinte du corps du chorégraphe, marqueur de ce que le sida a fait à la danse, a été dupliquée, déclinée, redistribuée par Alain Buffard lui-même pendant presque une décennie.
Cet écho chorégraphique d’une épidémie planétaire (qui résonne encore dans les imaginaires corporels de notre époque) est le sujet principal du film.
Marie-Hélène Rebois