Exposition Oui !DU REFUS GLOBALAU TEMPS DE L'INCLUSIONET DE LA FLUIDITÉ DES GENRES
Texte du commissariat d'exposition
Exposition Oui !
DU REFUS GLOBAL AU TEMPS DE L’INCLUSION ET DE LA FLUIDITÉ DES GENRES
Commissaires d’exposition : Virginie Combet – Ciné-Corps et Sylvain Bleau – Cinédanse
Du 28 janvier au 10 février 2023 au Frac Bretagne et au Musée des beaux-arts de Rennes
Télécharger le programme complet ici
Notre proposition prend source dans le mouvement artistique historique québécois du Refus global.
Il surgit sous la forme d’un manifeste artistique, publié secrètement en août 1948 à Montréal par les Automatistes, collectif d’artistes sollicitant les pulsions automatiques des réflexes, valorisant les qualités natives plutôt que les connaissances extérieures. Son auteur, le peintre Paul-Émile Borduas, remet en question les valeurs traditionnelles de la société québécoise, comme la foi catholique et l’attachement aux valeurs ancestrales. Assoiffés de mieux-être, ils ont pour but de réveiller la population maintenue dans un état d’ignorance. La bourgeoisie n’est pas tant la cible. Il s’agit plutôt de s’élever contre des méthodes d’obscurantisme concertées : une collusion entre le clergé et les pouvoirs publics. Il est contresigné par quinze artistes, dont huit hommes et sept femmes, proportion hors du commun à cette époque. Au début, le mouvement ressemblait un peu à une blague, un « OVNI », jusqu’à la construction du mythe.
L’impact vient de l’originalité multidisciplinaire de l’objet, tous les arts pouvant être inclus dans le mouvement.
L’artiste n’est pas une femme ou un homme détaché de la société.
L’une des œuvres majeures est la performance de danse contemporaine Danse dans la neige de Françoise Sullivan en 1948, aux pieds du Mont-Saint-Hilaire, en compagnie de Jean-Paul Riopelle et Maurice Perron. Artiste multidisciplinaire, pionnière de tout, peintre, sculptrice et chorégraphe, Françoise Sullivan est âgée de 99 ans et travaille toujours aujourd’hui. Elle fait partie des cosignataires de la création originelle du mouvement avec son texte La danse et l’espoir, qui situe théoriquement son travail. Sur sa propre pratique artistique, Françoise Sullivan explique : « Avoir une vision, ce n’est pas imaginer l’œuvre accomplie avant de la réaliser. Le processus, le réel des choses apporte des obstacles, mais aussi des solutions inattendues et dont on ne tient pas compte quand ça se passe au niveau de la tête […]. Ce qui est excitant, c’est justement l’inconnu dans lequel on entre, les choix continuels qui s’imposent au fur et à mesure, et les nécessités qui commandent ».
Une série de photos est issue de cette création originale. En 2007, Françoise Sullivan elle-même reprend ce projet avec le réalisateur Mario Côté, pour une reconstitution cinématographique, qui est le premier film de cette programmation, également à l’origine de celle-ci. Cette performance de danse a un rôle marquant dans l’histoire de l’art, pouvant représenter à elle seule le mouvement Refus global, sa facture et son originalité.
> Le temps historique de l’inclusion
En 1998, Manon Barbeau, la fille de Suzanne Meloche et Marcel Barbeau, membres des Automatistes et signataires légendaires du Refus global aux côtés de Borduas, signe le long-métrage documentaire Les enfants de Refus global. Celui-ci porte sur l’engagement de ses parents, mais également les ravages familiaux et psychologiques de son application, dans une perspective de réflexion à rebours.
Elle-même réalisatrice engagée, elle œuvre pour l’autonomie des communautés autochtones et travaille avec des adolescents issus des Premières Nations (terme désignant les populations « amérindiennes » autochtones qui peuplaient le territoire avant l’arrivée des colons européens).
Au cours des décennies 1960, 1970 et 1980, alors que le Québec désire s’émanciper culturellement et économiquement, en tant que peuple francophone en terre d’Amérique et dans le monde, des leaders autochtones clament à leur tour, et de plus en plus vivement, des revendications territoriales et d’autonomie
gouvernementale. Des artistes comme Manon Barbeau ont la sensibilité de les entendre et de faire les liens qui s’imposent. Doucement, un mouvement émerge, qui cherche à décloisonner et décoloniser la pensée des uns et des autres, trop longtemps contenue dans les réserves autochtones et dans l’esprit des
francophones du Québec.
Pour mieux comprendre l’histoire coloniale du Canada, fondée par les forces anglaises en 1867 : il est voté près de dix ans plus tard, en 1876, la « Loi sur les Indiens », de juridiction fédérale. Ils deviennent alors « la pupille » protégée de la Reine du Canada, et de libres partout sur le territoire, ils sont immobilisés dans des réserves, ce qui éteint à petit feu le nomadisme des uns et les savoir-faire de plusieurs clans. Quatre ans plus tard, en 1880, le gouvernement du Québec vote la « Loi sur les mines », qui immobilisera le reste de la colonie quant à l’usage des richesses naturelles et des sous-sols, au profit des prospecteurs s’étant acquittés de montants symboliques pour acquérir des parcelles de sous-sols. Cette superposition de droits fondamentaux n’a fait que contribuer à la séparation culturelle des peuples parcourant les mêmes territoires. Les autochtones se retrouveront ainsi instrumentalisés entre les deux juridictions, sans toutefois être considérés dans les projets collectifs.
Le théâtre, tel que nous le connaissons en Europe, n’existait pas chez les autochtones, pas plus que la danse destinée au Monarque et à sa Cour. Les mythes, les coutumes et les savoirs traditionnels sont transmis oralement par l’art du conte. La danse est plutôt un rituel sacré, qu’on leur interdira, d’ailleurs, partout au Canada jusqu’en 1951. Certains résistent, malgré l’acculturation identitaire subie en pensionnats religieux. Toutefois, depuis 1990, année de la « Crise d’Oka », une effervescente génération
d’artistes autochtones professionnels monte sur scène, prennent la parole, notamment au cours des dernières années, depuis que de véritables politiques de réconciliation sont déployées.
Comme si elle avait transcendé la démarche de ses parents cosignataires du Refus global et son contexte familial, la cinéaste Manon Barbeau a été, avant l’heure, l’une des plus ferventes figures de proue de cette véritable réconciliation avec les Premières Nations, qui a cours actuellement au Québec. Les arts restent son principal atout pour tisser des ponts, avec en son cœur l’oralité, si présente chez les Autochtones.
Au début des années 2000, elle écrit un scénario de long-métrage de fiction, intitulé La fin du mépris, avec une quinzaine de jeunes Atikamekw de Wemotaci. Parmi ces jeunes, Wapikoni Awashish, modèle de sa communauté, est la figure de proue du groupe. Elle disparaît accidentellement en 2002 à 20 ans. Manon Barbeau conçoit alors l’idée d’un studio mobile comme lieu de rassemblement, d’intervention et de création audiovisuelle et musicale pour les jeunes des Premières Nations et le baptise Wapikoni Mobile en hommage à Wapikoni Awashish. La mobilité fait partie intégrante de l’approche du Wapikoni : ils « roulent vers » les jeunes des communautés autochtones, pour leur offrir des ateliers pratiques adaptés à leur réalité et à leur culture.
Dix films de la programmation sont produits dans le cadre de Wapikoni Mobile. Le public pourra rencontrer deux des jeunes réalisateur.ice.s venu.e.s du Québec à Rennes pour présenter leurs œuvres. Suivra Le chemin rouge, portant plus précisément sur le rituel Pow-wow.
Traditionnellement un événement sacré, il obéit à des règles strictes et célèbre notamment la fin de la répression des danses amérindiennes. Organisé tout d’abord dans les réserves, il est à présent mis en place sur tout le territoire, avec une ouverture internationale, et aux participants ou spectateurs non autochtones. Les danseurs qui dansent dans un Pow-wow portent des vêtements spectaculaires, souvent très colorés, brodés et perlés, avec des plumes et des colliers ou bracelets en os en guise d’accessoires. Ces habits traditionnels et leurs accessoires ne sont pas des costumes; ils se nomment des régalias. Le style de régalia correspond au style du danseur, mais reflète aussi l’appartenance à un clan ou un lien avec un animal-guide. En ce sens, le régalia a un caractère sacré.
La grande sagesse de la poétesse innue Joséphine Bacon donne des perspectives sur l’expérience humaine dans le long-métrage documentaire Habiter le mouvement de Beatriz Mediavilla. Toute sa vie, elle s’est abreuvée à la parole des aînés. Née à Pessamit, sur la Côte-Nord, elle débarque à Québec à la jeune vingtaine, pour suivre un cours de secrétariat. À Montréal, où elle vit depuis les années 1970, elle travaille auprès des anthropologues Rémi Savard, Sylvie Vincent et José Mailhot, ainsi qu’à l’Office national du film (ONF) auprès de Gilles Carle et d’Arthur Lamothe. L’oralité, qui définit sa culture autochtone, constitue la trame de sa vie d’artiste, encore aujourd’hui. Elle sert d’interprète, est traductrice, devient documentariste, est parolière et enseigne sa langue.
Près de 60 ans après la première, au Festival de Cannes en 1963, du célèbre documentaire Pour la suite du monde de Pierre Perrault et Michel Brault, ce film incarne encore le cinéma direct, qui a fait la marque du Québec dans le monde. Il a laissé sa trace qu’on peut retrouver dans la création contemporaine documentaire au Québec, et dans les films de la programmation.
> Le temps de la fluidité des genres
Depuis plus d’un demi-siècle, partout en Occident, le couple hétéronormé, modèle standardisé par la domination pendant deux millénaires des trois religions monothéistes – juive, chrétienne, et musulmane – est en complète redéfinition. Au Québec, dans les années 1950, le clergé catholique vit ses derniers sursauts de gloire, et son lot de patriarcat. Les femmes, de plus en plus, s’instruisent, sortent du carcan de reine du foyer et mère de famille nombreuse. C’est par leur curiosité que la société, au risque d’imploser par ses valeurs ancestrales, évolue. Les femmes s’émancipent, les rôles identitaires de l’homme et de la femme se déconstruisent.
Joséphine Bacon raconte qu’il régnait une grande liberté intime chez les Premières Nations au premier temps de la Nouvelle-France. La religion a bien sûr modifié cela. Lorsque l’homme ne pouvait chasser, sa femme prenait le relais. Les grands shamans, ces êtres bispirituels, sorciers moitié-homme, moitié-femme inspiraient, dans les communautés, le respect, pour leur complétude, leur grande sensibilité et leur nature de guérisseur. Les mentalités scrupuleuses et les tabous véhiculés par l’évangélisation ont bien évidemment étouffé cette identité fluide. Il est redevenu acceptable de vivre plus ou moins ouvertement son identité, au Québec comme en France, surtout pour les nouvelles générations.
Quoique de plus en plus reconnue, la fluidité des genres et des amours donne souvent lieu à une quasi-réplique du couple hétéronormé par les unions civiles, alors que le célibat est en hausse vertigineuse. Des maltraitances gangrènent nombre de sociétés moins progressistes où les membres de la communauté LGBTQ2+ / Queer (du terme anglo-saxon « étrange ») sont réprimés.
Un artiste ayant exprimé avec brio sur les scènes internationales et à l’écran l’émancipation de la femme, la redéfinition des rôles dans le couple, et l’androgynie contemporaine mondiale, est le chorégraphe et cinéaste montréalais Édouard Lock. Marocaine d’origine andalouse, sa mère a inspiré sa première pièce Lily Marlène dans la jungle. La question du duo est très travaillée chez Lock, créateur de la compagnie québécoise La La La Human Steps, avec comme muse et complice durant dix-huit ans la grande Louise Lecavalier. Dès le début de ses explorations, il met en lumière la fluidité des genres dans la relation à l’autre, avec Human Sex Duo no1, qui renverse le poids de chacun. Dans son très reconnu Amelia (dont la direction photo est assurée par André Turpin, complice actuel de Xavier Dolan), il met en scène des silhouettes androgynes, utilisant la pointe aussi chez l’homme et comme symbole de puissance phallique chez la femme. Lock explique que deux Drag Queens rencontrées jadis sur le boulevard Saint-Laurent sont le germe de cette œuvre et qu’au fond, à tout coup, il ne fait qu’observer nos âmes. Il cherche à déconstruire pour révéler, au lieu de construire une danse pour comprendre.
En écho au film documentaire Les enfants de Refus global, de Manon Barbeau, nous proposerons Une courte histoire de la folie d’Isabelle Hayeur (2014), une fresque de vidéodanse sur l’histoire de la prise en charge de la santé mentale au Québec. Modèles sociétaux, de la gestion sociale de la maladie mentale, les Québécois tendent vers une inclusion équilibrée de la marginalité dans le tout, si bien qu’il y existe très peu de marginalité. Cette œuvre, qui brille par son originalité dans le genre de la vidéodanse, raconte l’histoire des politiques à ce sujet par la chorégraphie contemporaine. Il est très rare que le film de danse à économie limitée s’attaque à des sujets de société dans une perspective historique, ce qui est le cas ici avec un contenu narratif qui mérite d’être découvert.
Dans une démarche de réflexion institutionnelle, le film court Mouvement de passage illustre le travail de la chorégraphe Ariane Boulet. Elle s’adresse aux résidents en perte d’autonomie et en fin de vie dans leur chambre individuelle, pour accompagner et soutenir la pleine expression de leurs expériences hospitalières.
La programmation des films de danse de la scène québécoise se poursuit avec the_johnsons 00:11:56 de l’artiste Nate Yaffe, qui fait retour sur la question de la liberté individuelle dans le contexte actuel de surveillance accrue, et la construction de stratégies queer.
Cette programmation se terminera avec Navigation, le dernier film de la série sur la danse percussive de la réalisatrice Marlene Millar, avec la chorégraphe Sandy Silva. Initié avec le film Lay me low, qui a fait le tour du monde, l’opus Navigation se confronte à la question contemporaine des migrants, tout en conservant la forme originelle de la série. Il s’agit d’un grand travail sur les processions; le premier épisode est une marche derrière un cercueil imaginaire. Le dernier épisode, réutilise cette forme pour mettre en scène la course des migrants aux frontières de l’Europe et des États-Unis.
Enfin, le public aura la chance de découvrir une performance et un workshop de Hoop ancestral de la chorégraphe Barbara Diabo, pour ses premières représentations en Europe avec un extrait de la pièce Danseurs du ciel. En 1907, le pont de Québec s’effondre, tuant 33 ferronniers Mohawks de la communauté de Kahnawake, provoquant une vague de séquelles qui touche le monde entier. Barbara rend hommage à son grand-père, l’un de ces hommes, ainsi qu’aux autres victimes de cette tragédie dans un extrait de son spectacle, dansant avec 33 cerceaux pour honorer les 33 hommes.
> La mise à jour de la vieille Europe face aux enjeux de l’intégration
La programmation des films d’artistes résidents en France reprend, à rebours, la dénomination du mouvement historique Refus global pour en interroger la contemporanéité. À l’heure des enjeux d’intégration, puis d’inclusion et de la fameuse culture de l’annulation (cancel culture), l’enjeu n’est plus de détruire pour reconstruire, mais de construire des liens, ou d’oublier ces mêmes liens. L’idée est de créer des espaces réels ou symboliques, où chacun pourrait interagir dans son entièreté, dans une
perspective queer. Se pense un avenir où il n’y aurait pas de critères d’entrée, mais où, dans le cas où l’on ne respecterait pas l’autre dans ses goûts ou engagements, on serait démis de sa visibilité, ou restreint.
« Intégration » signifie, littéralement, « assimilation (d’un individu ou d’un groupe) à une communauté, à un groupe social ». Tandis que le terme « inclusion » signifie « rapport entre deux ensembles dont l’un est entièrement compris dans l’autre ».
Nous donnerons à voir les enjeux d’inclusion au cœur de la représentation contemporaine du genre, mais aussi de la jeunesse comme communauté, celle-ci étant amenée à faire ses preuves dans un monde du travail qui semble se rapetisser dans un mouchoir de poche.
Enfin, nous découvrirons le très beau documentaire sur le projet Visages d’un Pays, mené notamment par le chorégraphe Thierry Micouin, création inclusive pour des agriculteurs sur la relation qu’ils entretiennent avec leurs terres, et la violence dans laquelle l’époque et la société les projettent. Ce film fait une boucle avec la performance Danse dans la neige, dans une démarche de réappropriation par l’art de ce qui aurait été dérobé par une société normalisante, soumise aux lois de l’économie de marché à l’échelle planétaire.
Nous inviterons la danseuse burlesque Louis(e) de Ville, figure majeure du mouvement Drag King, ayant participé à son arrivée en France. Construit en miroir au terme Drag Queen, il s’agit de personnes construisant une identité masculine volontairement basée sur des archétypes, de façon temporaire, le temps d’un jeu de rôle. Un workshop au Triangle sera proposé pour toutes, afin de s’initier au King en compagnie de Louis(e) de Ville et Chriss Lag, réalisatrice et King également.
Nous irons chercher dans le travail du chorégraphe Maurice Béjart avec son célèbre Boléro, des prémices des enjeux de genre. Dans cette pièce, le chorégraphe confiait le rôle central (la mélodie), tantôt à une danseuse, tantôt à un danseur. Le rythme de la musique était interprété par un groupe de danseurs. Il arrivait que des femmes jouent des rôles d’hommes et inversement jusqu’alors, mais la fluidité, la simplicité avec laquelle les rôles peuvent s’inverser, est révolutionnaire dans cette œuvre.
Suivront des œuvres des artistes François Chaignaud, Nino Laisné, Cécilia Bengolea et Ludvine Large-Bessette, qui font écho à cette réflexion dans la représentation de l’homme et de la femme. Nacera Belaza se joindra à nous avec Le Cri, qui sollicite une transe profonde de libération de l’esclave dans la redite perpétuelle du geste identique. Nous terminerons en compagnie d’artistes de la jeune génération, dont le collectif (LA)HORDE, Thomas Leborgne et Victor Gosset. Leurs films, qui mettent en scène le besoin de soulèvement de la jeunesse pour en faire une forme en soi, étudient les rassemblements et les
célébrations pour s’en saisir et les mieux transformer, les remodeler et ainsi croquer l’époque.
– Virginie Combet & Sylvain Bleau
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE RENNES 28 janvier au 2 février 2023
Musée des beaux-arts de Rennes
20 quai Émile Zola, Rennes
Entrée libre pour toutes les projections et performances
SAMEDI 28 JANVIER de 11h30 à 13h30 // INAUGURATION ET PERFORMANCE // Argentique Olivia Grandville
Lors de son voyage au Québec, en avril 2017, Olivia Grandville fait la connaissance de l’artiste québécoise Françoise Sullivan, peintre, sculptrice mais également danseuse et chorégraphe. Celle qui a intégré en 1948 le mouvement des « Automatistes » fut également signataire du manifeste du Refus global : texte fondateur du courant politique et artistique québécois. Pour Olivia Grandville, passionnée par l’histoire des avant-gardes du 20e siècle, cette rencontre apparaît comme un
heureux clin d’oeil du hasard, et fait résonner tout le travail qu’elle a mené lors du Cabaret discrépant autour du Lettrisme, mouvement contemporain de Refus global et proche aussi par ses enjeux artistiques. Françoise Sullivan est, dans le champ chorégraphique, surtout reconnue pour deux créations qui comptent parmi les premières pièces chorégraphiques filmées de l’histoire de la danse : Eté (1947), puis Danse dans la neige (1948). Deux pièces d’un projet inachevé qui devait couvrir les quatre saisons. Les films ont été perdus et il ne reste aujourd’hui que 17 photos noir et blanc de la Danse dans la neige.
C’est à partir de ces 17 témoignages statiques et fragmentaires, et de la parole de Françoise Sullivan retranscrite par Olivia Grandville que s’élabore ce projet Argentique. Faire (re)naître le mouvement à la manière d’une révélation photographique. Créer une danse fantôme. Convoquer au présent la mémoire d’une danse et la réinventer.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
SAMEDI 28 JANVIER 11h30 // PROJECTION en continu // Les saisons Sullivan, l’hiver - tiré de la chorégraphie de Françoise Sullivan Danse dans la neige Mario Côté
Le 28 février 1948, quelques mois après l’apparition de Refus global, Françoise Sullivan créa la performance Danse dans la neige, qui posa les jalons de tout un nouveau courant de la danse contemporaine au Québec. Le projet a été filmé en 16 mm, mais jamais monté ou projeté, car les bobines ont été perdues.
De la chorégraphie originale performée par Sullivan, seules restent une vingtaine de photographies prises par Maurice Perron, membre des Automatistes. Ces images témoignent d’un événement marquant, une approche singulière de la danse qui offrit de nouvelles possibilités à des générations de performeurs.
Soixante ans plus tard, Françoise Sullivan a fait une reconstitution de Danse dans la neige avec une nouvelle distribution, dans une configuration de quatre saisons, dont l’hiver vous est ici dévoilé.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
SAMEDI 28 JANVIER 20h // PROJECTION // Les enfants de Refus global Manon Barbeau
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Manon Barbeau
Documentaire personnel de Manon Barbeau, fille de l’un des signataires.
En 1948, le manifeste du Refus global de Paul-Émile Borduas proclame la fin du « règne de la peur multiforme» incarnée par le régime duplessiste. Cinquante ans plus tard, tous les livres d’histoire font état de ce document qui jeta les bases du Québec moderne.
La cinéaste est allée à la rencontre des fils et filles des Barbeau, Borduas, Mousseau et Riopelle, «enfants de Refus global» qui ont subi comme elle les conséquences du geste révolutionnaire de leurs parents. Aucun n’est sorti indemne d’une enfance faite d’inquiétudes et d’abandons, mais aussi d’une richesse que l’art seul peut apporter.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
DIMANCHE 29 JANVIER 16h // PERFORMANCE // Mouvements de paroles
Les artistes ont collecté des histoires vécues, des regrets, des arrêts, des remises en question de soi, des peines et des stratégies de survie. L’auto-censure se fait parfois sentir pour la préservation de soi, au dépend de la vérité.
Quelles traces laissent ces moments dans nos corps ? Comment le territoire dans lequel nous habitons parle-t-il sous notre peau ? La démarche poétique de danse-documentaire des deux artistes s’inspire de récits, de territoires et de la matérialité du corps vulnérable. La présence des spectateurs exerce une influence subtile sur cette approche sensible à l’autre. Une performance dont vous êtes le héros sans le savoir qui vous propose d’expérimenter finement votre relation aux autres et au monde.
La performance est suivie d’un échange avec le public. Il est invité à partager sa perception du mouvement et de son propre rapport à l’autocensure.
La trame sonore provient du projet Le Souffle effacé. Mouvements de paroles est rendu possible grâce au financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), de la Société de promotion des artistes acadiens sur la scène internationale (SPAASI), et du Conseil des arts du NB (ArtsNB).
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
DIMANCHE 29 JANVIER 17h // PROJECTION // Visages d’un pays | Dremmoù ur vro
suivie d’une rencontre avec le chorégraphe Thierry Micouin, des partenaires et agriculteur.trices ayant pris part au projet
Visages d’un pays | Dremmoù ur vro est le titre d’une résidence artistique initiée en 2020 par le Centre Pompidou au Pays du Centre Ouest Bretagne, en partenariat avec Danse à tous les étages, scène de territoire danse en Bretagne, autour des thématiques : paysages, agriculture, danse contemporaine, photographie, création sonore.
Sylvain Gouraud, photographe, et Pauline Boyer, artiste sonore, ont rencontré sur leurs propres terres une dizaine d’agriculteurs et agricultrices, éleveurs et maraîchers pour parler paysages et agriculture. En jeu : un tour d’horizon des évolutions du paysage, et des grandes questions liées à la pratique agricole d’aujourd’hui.
De ces rencontres ont émergé des images et des captations sonores que Thierry Micouin, danseur et chorégraphe (T.M. Project), a utilisées comme supports à des ateliers amateurs avec ces agricultrices et agriculteurs (rassemblés au sein de l’association des Racines du Blavet), et une classe de la filière agro-équipement du lycée St-Yves de Gourin. Douze jeunes de 15 ans, dans le cadre de leurs cours d’éducation socio-culturelle – cours d’ouverture à diverses pratiques artistiques – ont relevé le défi de quitter leur tracteur pour être, un instant, danseuses ou danseurs.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
MARDI 31 JANVIER 20h // PROJECTION // Focus réalisatrices québecoises de films de danse
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Beatriz Mediavilla
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Mouvement de passage
Mouvement de passage est une pratique artistique en milieu de soins créée en 2014 à Montréal. Cette approche, profondément artistique, s’adresse aux résidents en perte d’autonomie et en fin de vie dans leur chambre en individuel pour accompagner et soutenir la pleine expression de leurs expériences hospitalières. Fondée sur une éthique et une approche de la co-présence à partir de la conscience sensorielle et perceptive, cette démarche propose de se rencontrer en-deçà du verbal et de la conscience catégorielle, proposant le jeu et la contemplation de l’horizon commun comme permission de nouveaux possibles. Cette pratique nous propose de réapprendre à recevoir et à nous transformer, en mettant la création au service de la relation humaine.
Axiomata
Réalisé par Beatriz Mediavilla, gagnante du prix du meilleur film canadien au FIFA en 2021, ce film de danse explore ce qui est universel en nous. Ce court-métrage présente trois chorégraphies créées in situ en Abitibi-Témiscamingue, explorant les lois du mouvement de Newton et la manière dont elles sont universelles à tous.
Habiter le mouvement, un récit en dix chapitres
En 2017, Thierry Thieû Niang, chorégraphe français, fait une tournée au Québec avec Cinédanse afin d’offrir des ateliers intergénérationnels à des non-danseurs. Habiter le mouvement est un voyage cinématographique où le geste réfléchi se confond dans cette grande chorégraphie humaine. Divisé en 10 chapitres, le long-métrage porte une réflexion à la fois poétique et ludique sur la beauté des gestes du quotidien qui nous définissent comme être vivant. C’est aussi en quelque sorte, un portrait de Thierry Thieû Niang à travers ses chorégraphies. Une invitation à habiter la danse.
JEUDI 2 FEVRIER 20h et DIMANCHE 5 FEVRIER à 20h30 // PROJECTION // Focus sur la création contemporaine dans le film de danse en France
Qu’est ce qui se passe depuis quelques années ? Après la grande période des années 80 où beaucoup de films ont été produits et réalisés, le film de danse reprend de l’élan. Collaborations, adaptations, matériel chorégraphique pour le cinéma, comment se passe la création dans le film de danse ?
Un éclairage sur ce que les chorégraphes et réalisateurs créent, et ce qui fait déjà saillie pour les années à venir.
Projection suivie d’une rencontre avec les artistes et réalisée dans le cadre du dispositif de soutien pour le film de danse DGCA/Délégation à la Danse
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Notre île, ton île, mon île - l’Homme qui marche
Tout abandonner. Obsédé par l’idée de rejoindre la baie de Tikhaya, un homme a entrepris une longue marche à travers le continent. Certains l’ont aperçu, d’autres l’ont croisé, mais personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé.
Ré-Activation, l’art du geste
Le chorégraphe Daniel Larrieu, 35 ans après la première de Romance en stuc au Cloître des Célestins (Festival d’Avignon), re-crée cette pièce insaisissable. Il convie les interprètes et créateur.rice.s de l’époque, travaille avec certain.e.s. Parmi tout ce monde là, il y a moi, Do Brunet, interprète de la pièce hier, réalisatrice aujourd’hui de ce film. Qu’est-ce que le geste raconte de cet hier et de cet aujourd’hui ? Comment les pièces vivent dans nos mémoires ?
De la danse, comme marqueur de nos vies.
DU 28 JANVIER AU 5 FEVRIER // PROJECTION EN CONTINU
Entrée libre au Musée des beaux-arts de Rennes (mardi au dimanche : 10h – 18h)
Navigation
Situé dans la spectaculaire région de Burren, sur la côte ouest de l’Irlande, Navigation utilise la terre elle-même pour explorer la façon dont nous naviguons en terrain inconnu.
La survie et la persévérance émergent dans une interprétation de l’expérience de la migration. Les rythmes, le mouvement, le chant et le paysage définissent et incarnent cette exploration, avec les performances de 10 danseurs, chanteurs et un chœur de 40 participants.
Ce film est un épisode de la série Migration Dance films.
Regained Bathers
Au travers du thème de la baigneuse, ce projet se joue de la représentation traditionnelle du nu féminin, en s’inspirant librement du tableau de Vallotton Trois femmes et une petite fille jouant dans l’eau.
Par un travail collaboratif avec les interprètes, c’est une réappropriation du corps qui s’opère, les modèles devenant pleinement actives et décisionnaires quant à ce qu’elles choisissent de donner ou non à l’artiste et au spectateur. Dans une ambiance autant balnéaire que crépusculaire, c’est le portrait de quatre femmes à découvrir.
FRAC Bretagne du 3 au 10 février 2023
Frac Bretagne
19 avenue André Mussat, Rennes
SAMEDI 4 FEVRIER 18h // LECTURE Re-création de la conférence de Françoise Sullivan (1948)
DU 3 AU 10 FEVRIER // PROJECTION EN CONTINU
dans l’auditorium du FRAC, horaires d’ouverture du centre d’art contemporain (mardi – dimanche, 12:00 – 19:00)
Tarif plein : 3 € / Tarif réduit : 2 € / Gratuit avec Waterpass / + d’infos sur les tarifs ici
Les saisons Sullivan, l’hiver tiré de la chorégraphie de Françoise Sullivan Danse dans la neige
Le 28 février 1948, quelques mois après l’apparition de Refus global, Françoise Sullivan créa la performance Danse dans la neige, qui posa les jalons de tout un nouveau courant de la danse contemporaine au Québec. Le projet a été filmé en 16 mm, mais jamais monté ou projeté, car les bobines ont été perdues.
De la chorégraphie originale performée par Sullivan, seules restent une vingtaine de photographies prises par Maurice Perron, membre des Automatistes. Ces images témoignent d’un événement marquant, une approche singulière de la danse qui offrit de nouvelles possibilités à des générations de performeurs.
Soixante ans plus tard, Françoise Sullivan a fait une reconstitution de Danse dans la neige avec une nouvelle distribution, dans une configuration de quatre saisons, dont l’hiver vous est ici dévoilé.
Guérir les blessures / Healing Scars
Healing Scars porte sur les enseignements liés à la « robe à clochettes » (jingle dress) et ses fonctions de guérison. Après une chirurgie à coeur ouvert, Deedee entame la danse de la robe à clochettes. Ce film accompagne quatre jeunes femmes pendant leur apprentissage de cette danse de la guérison.
Le Chemin Rouge
Ce court métrage documentaire nous amène au cœur d’un véritable Pow-wow traditionnel. En suivant le parcours de Tony Chachai, jeune autochtone en quête d’identité, la cinéaste originaire de Manawan se penche sur la culture, le passé et la transmission du savoir et des connaissances au sein des membres d’une communauté atikamekw. Mu par le désir de renouer avec sa famille et ses racines, Tony Chachai livre un témoignage touchant sur le chemin qui l’a ramené auprès des siens. À l’aube de devenir père, il prend conscience de la richesse de cet héritage et célèbre ce passé en dansant dans un Pow-wow aux côtés de son cousin Ronny Chachai.
Une courte histoire de la folie
Les tableaux d’Une courte histoire de la folie nous emmènent à travers l’histoire des traitements de la maladie mentale au Québec, de la fin du 19e siècle aux années 2010, par le biais de la danse contemporaine. Dans des lieux évocateurs, les solitudes prennent plusieurs visages, que ce soit dans la blancheur des institutions, dans l’oeil d’une femme fascinée par un feu de circulation, ou au coeur d’une chambre d’adolescente. Le langage des corps, comme autant de regards sur une réalité qui existe au-delà des époques.
Amelia
Quinze ans après son Human Sex, duo no1, Édouard Lock capte à nouveau la confluence des genres de l’âme humaine, toujours en quête d’amour. Inspiré par deux Drag Queens rencontrés dans sa jeunesse sur la mythique Main à Montréal, Amelia déconstruit la danse pour nous révéler notre monde. Comme une trace évanescente, la poésie urbaine illustre la frénésie des amours inassouvies de notre monde contemporain. André Turpin, le directeur photo du film, est celui qui manie la remarquable caméra des films du jeune cinéaste prodige Xavier Dolan.
the_johnsons 00:11:56
Filmé à travers l’œil impassible de caméras de surveillance, the_johnsons 00:11:56 rassemble des fragments de la vie privée d’anonymes ou de voisins. À une époque où la vie privée est un privilège, y a-t-il des limites à ne pas franchir ?
Ce jeune américain, venu s’installer à Montréal, remet en question les valeurs de la culture dominante à partir d’une perspective résolument queer. Ce projet subvertit les attentes raffinées et genrées des dynamiques dominantes, des normes culturelles. Il examine comment, à partir de la culture de la surveillance, autant celle de l’État que du privé, être hors norme est un acte pouvant générer du soupçon.
Boléro Extrait
Avec Douchka Sifnios et le Ballet du XXe siècle.
Extrait de l’historique et révolutionnaire chorégraphie de Maurice Béjart.
Mourn, O Nature!
L’éclectisme de Michael Jackson s’illustre dans une discographie complexe, qui s’étire du funk au rock, allant jusqu’au disco et au rap. Des témoignages de son fidèle professeur de chant Seth Riggs révèlent qu’il pratiquait aussi des airs lyriques, avec un goût particulier pour l’opéra français du XIXe siècle. Il aurait même songé enregistrer ses interprétations avant d’y renoncer, probablement à cause d’un inconfort avec la langue française.
« Pourquoi me réveiller, O souffle du printemps », véritable tube de l’opéra Werther de Jules Massenet, faisait partie des airs que chantait Jackson dans l’intimité de son studio. Cette information, méconnue et intrigante sert de point de départ à Nino Laisné et François Chaignaud pour le projet « Mourn, O Nature! ».
Dans une esthétique qui oscille entre opéra et Pop, clip et fantasmagorie cinématographique, ils réinventent un Werther qui aurait été absorbé par Jackson. Des traits communs inattendus entre le Roi de la Pop et le Jeune Werther se dessinent : une même fascination pour la nature, le désir de revisiter des légendes ancestrales et l’expression d’un désarroi amoureux.
Dans une grotte presque surnaturelle, paré de costumes anciens empruntés à l’Opéra de Paris, François Chaignaud, donne corps à ce Werther fictif, devenu anglophone. Les airs de l’opéra ici traduits en anglais révèlent une troublante proximité avec certains textes de Jackson. Le performeur chante, danse et se métamorphose, il glisse entre différents registres vocaux et physiques et semble prolonger le rêve d’expression totale de Jackson. L’écriture cinématographique et musicale de Nino Laisné transforme les abîmes de la grotte en immense décor de studio. Les spectres du passé y résonnent jusque dans les poèmes d’Ossian, que traduisait Werther, évoquant « sa splendeur passée ». S’y reflètent aujourd’hui les destins croisés du héros romantique et du Roi de la Pop.
Le Cri au cloître de la Psalette
Sur une musique symboliquement chargée de sens, où se marient les voix de Nina Simone, Maria Callas, Amy Winehouse et d’un chanteur arabe, Nacera et Dalila Belaza nous plongent dans une transe qui évoque les exclusions contemporaines et la quête de spiritualité de notre monde. Cela est comme un écho, un siècle plus tard, à la fameuse oeuvre expressionniste du peintre norvégien Edvard Munch.
Lighting Dance
À Spanish Town, Jamaïque, des jeunes gens dansent en bord de route, sous une pluie torrentielle, tandis que l’orage gronde. Filmé en octobre 2017 pendant des inondations, cette vidéo questionne le lien entre la météo, ses tempêtes et l’imagination corporelle. Les mouvements des danseurs Jamaïcains, en compagnie de l’artiste, font référence au Dancehall jamaïcain populaire, un style de danse sexualisé que Cecilia Bengolea considère comme imprégné de pouvoirs de guérison.
L’orage et la pluie fournissent les rythmes sur lesquels la chorégraphie est synchronisée, et la musique Dancehall est perceptible dans la basse fréquence en arrière-plan.
Gardiens de la paix
Ce court-métrage expérimental est issu d’une performance in situ lors d’une manifestation à Paris en 2017. Les artistes questionnent le rapport à l’expression individuelle au sein d’un corps social en lutte, le rapport à l’espace (public) et au mouvement face aux casques, aux boucliers, aux barrières.
CULTES
1967 : près de 100.000 jeunes déferlent spontanément à San Francisco pour changer de vie, et tenter de dépoussiérer le vieux monde. C’est le « Summer of Love ».
1969 : Woodstock et la naissance des festivals, symboles forts de la contre-culture et de l’anti-capitalisme.
50 ans plus tard : les festivals ont pris la forme ultime d’industrie culturelle ; et ses festivaliers, celle de la masse qui les consomme de manière passive.
Peut-on encore vivre une expérience spirituelle dans ces nouveaux sanctuaires de consommation ? Les spectateurs réussissent-ils à créer leur propre expérience subversive comme autant d’individus constituant une masse ?
Ces questions ont animé (LA)HORDE tout au long du tournage. Tout en scannant la foule avec leurs caméras, elle.ils ont capturé la grâce certaine que le rassemblement possédait. Et des moments suspendus inattendus ont fait osciller le propos entre paganisme désenchanté et spiritualité animale, liesse et inquiétude, extase et descente, désenchantement et lumière.
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Silence qu'on tourne
Issu de la série de courts-métrages Un grand cri au bonheur
21 poèmes sont mis en images par 11 cinéastes pour constituer un film sur la thématique du bonheur. Explorant le bonheur sous toutes ses formes, ce film respecte les conventions d’une œuvre destinée à un large public.
Le bonheur pour nous ce n'est pas assez
Issu de la série de courts-métrages Un grand cri au bonheur
« Aimer ça n’a rien à voir avec le bonheur » Explorant le bonheur sous toutes ses formes, ce film respecte les conventions d’une œuvre destinée à un large public.
DIMANCHE 5 FEVRIER // PERFORMANCE // Aussi bien que ton coeur, ouvre-moi les genoux
Une proposition de François Chaignaud
Performance pour 1 spectateur.ice, toutes les 10 minutes à partir de 14h
6€ tarif unique / 4€ SORTIR !
Billetterie : festival-waterproof.fr – 02 99 22 27 27
Sous la forme de la consultation, du rendez-vous, du tête-à-tête ou de l’entretien, ce concert pour une personne donne à entendre des sonnets érotiques du XVIIème siècle. Ces poèmes, souvent anonymes, énoncent et adressent des flux de désirs, obscènes et sublimes, cadenassés, captifs dans les codes de versification très formalisés du sonnet.
Le face à face laisse exploser l’intimité, troublante, inquiétante, sensuelle, contenue et réprimée par ce type de situations sociales.
François Chaignaud revisite cette performance initiée en 2008 pour démarrer son association avec le Théâtre National de la Danse. Ce rendez-vous devient alors l’occasion d’accéder aux envers -méconnus ou inquiétants- du FRAC, habituellement inaccessibles au public.
5 FEVRIER // OUI ! HEN ! EHE ! I AA ! HAÓ ! // PROGRAMMATION THÉMATIQUE
Mouvement prégnant dans la création contemporaine québécoise, la visibilité des artistes des premières nations s’accroit. Premières Nations est le terme utilisé pour désigner les peuples autochtones du Canada et du Québec, autres que les Métis et les Inuits. Oui ! propose au public de découvrir le travail de plusieurs générations de ces artistes de la danse et du cinéma et d’aller à leur rencontre. La nature comme semblable devenant une alliée au quotidien, la danse au centre des célébrations dans les Pow-wow, et la reconquête culturelle font d’elles et d’eux des artistes puissants qui se saisissent avec brio des outils de création.
DIMANCHE 5 FEVRIER // 15h et 16h30 PERFORMANCE // Danseurs du ciel (Solo)
Barbara Kaneratonni Diabo est une danseuse autochtone (Nation Mohawk de Kahnawake) du Canada. Elle a créé une pièce de danse importante mettant en lumière une histoire vraie arrivée à ses ancêtres. En 1907, le pont de Québec s’effondre, tuant 33 ferronniers Mohawks de la communauté de Kahnawake, provoquant une vague de séquelles touchant le monde entier. L’arrière-grand-père de Barbara était l’un des hommes qui ont péri ce jour-là. Elle lui rend hommage ainsi qu’aux autres victimes de cette tragédie dans un extrait de son spectacle complet, Danseurs du ciel, dansant avec 33 cerceaux pour honorer les 33 hommes. La danse du cerceau est une danse de Pow-wow autochtone utilisée pour raconter des histoires et partager la guérison. Une performance qui ramène le passé au présent d’une manière qui vous hantera ou vous charmera, en quête de nouvelles compréhensions des peuples autochtones.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
DIMANCHE 5 FEVRIER // 17h PROJECTION // Focus Premières Nations avec Wapikoni Mobile
La projection sera suivie d’une rencontre avec la chorégraphe Barbara Diabo, la réalisatrice Thérèse Ottawa et les réalisateur.ice.s de Wapikoni Mobile.
Wapikoni Mobile a pour mission de promouvoir l’expression des Premières Nations, des Inuit et des Métis par le biais de la création cinématographique et musicale, et la diffusion des œuvres. En offrant aux talents autochtones un accompagnement personnalisé sous forme de mentorat, notre organisme contribue à leur développement personnel, professionnel et créatif dans le respect de leur souveraineté narrative. Wapikoni met à leur disposition un service de distribution soucieux de faire rayonner leurs œuvres à travers le Canada et le monde entier, favorisant la transmission du savoir et la sensibilisation aux réalités des Premiers Peuples.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Odehimin (Baie du coeur)
Odehimin c’est se reconnecter avec soi-même et réapprendre à s’aimer.
Kenin
Un poème personnel et bouleversant s’inscrivant dans le sillage du mouvement #moiaussi.
Makate nipi
Makate nipi est une interprétation des traumatismes intergénérationnel, des cycles de dépendance et de processus de guérison. C’est une exploration rythmique des rituels auquel l’être se donne physiquement en se plongeant doucement vers le spirituel.
Mes esprits et moi
Danseur/euse et designer de mode, Tyler Jacob nous tend la main pour que nous le/la suivions sur le chemin de la redécouverte des legs et des savoirs bispirituels.
Petit aigle
Un petit aigle danse pour la caméra de son frère. Une rencontre entre deux artistes, Christopher et John-Philip, l’un cinéaste et compositeur, l’autre, danseur de Pow-wow.
A new beginning
Après avoir assisté à son premier Pow-wow, Curtis Shanush décide de changer sa trajectoire. Dans ce film intimiste, il raconte sa transformation par la danse et la connaissance de sa propre culture.
Mendier
Sous l’exercice d’exprimer une idée artistique d’un extrait sonore. Mendier se veut une interprétation intrinsèque de ce que peux ressentir une personne qui mendie parmi l’indifférence totale. Les états d’âmes sont ainsi représentés sous forme de mouvements que le spectateur pourra ressentir.
Danse avec fierté
Danse avec fierté est un film à propos de la culture et l’identité Anishnabe. Comment est-ce de grandir et vivre dans une communauté Anishnabe, quels sont les défis et comment les gens passent par-dessus les difficultés.
Le zoo va fermer dans quelques minutes
Une fille dans une cage, dans un zoo, dans ses pensées
Heli, set ŧte sќál Ƚte
HELI, SET ŦTE SḰÁL ȽTE, qui signifie « redonner vie à notre langue », souligne les efforts de revitalisation de la langue sur le territoire WSANEC. Les jeunes démontrent, à travers la prière et la musique, l’importance de garder leur langue et culture bien vivantes.
Smudge
SMUDGE – Purification par la fumée [définition] : « Pratique utilisée par de nombreux peuples autochtones qui consiste à brûler des plantes médicinales et à s’immerger dans la fumée produite. Ce rituel purifie l’espace, convoque une énergie positive et disperse l’énergie négative tout en nous rapprochant de la Terre et de nos ancêtres. »
Deux générations, un passé et un avenir. La force de la tradition, l’isolement dans le monde actuel. Tous unis par le sang, unis par la Terre. Ce lien peut-il vaincre cette désolation?
Le Chemin Rouge
Ce court métrage documentaire nous amène au cœur d’un véritable Pow-wow traditionnel. En suivant le parcours de Tony Chachai, jeune Autochtone en quête d’identité, la cinéaste originaire de Manawan se penche sur la culture, le passé et la transmission du savoir et des connaissances au sein des membres d’une communauté atikamekw. Mu par le désir de renouer avec sa famille et ses racines, Tony Chachai livre un témoignage touchant sur le chemin qui l’a ramené auprès des siens. À l’aube de devenir père, il prend conscience de la richesse de cet héritage et célèbre ce passé en dansant dans un Pow-wow aux côtés de son cousin Ronny Chachai.
Le Triangle, Cité de la danse // samedi 4 février 2023
Le Triangle, Cité de la danse
Boulevard de Yougoslavie, Rennes
ATELIER // 10h à 11h30 // Hoop danse ancestrale autochtone
avec Barbara Diabo – Le Triangle – 10h à 11h30
Ouvert à tous.tes à partir de 8 ans
6€, 4€ Waterpass, 4€ SORTIR ! Billetterie : festival-waterproof.fr
Barbara Kaneratonni Diabo est Kanien’keha:ka (Mohawk) d’héritage mixte, originaire de Kahnawake. Elle habite maintenant Montréal, où elle est directrice artistique et chorégraphe pour A’nó:wara Dance Theatre. Primée pour ses chorégraphies et interprétations depuis plus de 25 ans, elle crée afin de mettre en lumière les thèmes, récits et perspectives autochtones. Pour ce faire, elle combine les styles de danse des Pow-wow, des Haudenosaunee et du contemporain afin d’invoquer une fusion artistique qui rejoint différents publics. Diabo s’investit afin de partager sa culture. Pour ce faire, elle performe à travers le Canada et à l’international. Elle est une des huit interprètes privilégiées à avoir été invitée à se produire au Gathering of Nations (Nouveau-Mexique) – le plus grand Pow-wow du monde – dans le cadre de sa première compétition de danse du cerceau (2015). Barbara Kaneratonni Diabo collabore également avec plusieurs organisations – notamment La Danse sur les routes du Québec et la Indigenous Performing Arts Alliance – avec qui elle contribue à éduquer les populations, à créer des « safe spaces » et à épauler les artistes autochtones à travers le monde. Sa culture mohawk lui enseigne que la danse est plus qu’un spectacle. Diabo performe et crée pour les générations à venir, pour honorer, pour ses ancêtres, pour un sens de la communauté, pour celles et ceux qui ne peuvent pas danser, pour inspirer, pour communiquer, pour encourager la fierté culturelle et pour élever les esprits.
ATELIER // 12h à 16h // DRAG KING POUR TOUTES
avec Louis(e) de Ville et Chriss Lag – 12h à 16h
6€, 4€ SORTIR ! Gratuit pour les détentrices d’un Waterpass
Billetterie : festival-waterproof.fr
Lors de cet atelier animé par Louis(e) de Ville, vous apprendrez les basiques de la transformation physique: barbe ou moustache, coiffure, bandage des seins, fabrication d’un « service trois-pièces »,… Puis il s’agira d’apprendre l’attitude : comment marcher, serrer la main, s’asseoir dans le métro, et danser comme un homme.
Une expérience à la fois drôle et fascinante, pour mieux appréhender notre dualité féminin/masculin.
À apporter :
– une tenue « virile » de votre choix. Votre personnage masculin « rêvé ». De l’homme en costard au motard, de l’ado au bad boy, sentez vous libre. Juste un point : pas de vêtements trop amples.
– des bandes de contention type « entorse » à acheter en pharmacie . Pas autocollantes. Plus ample la poitrine, plus large la bande!
– Miroir de poche si vous en avez
– Un mascara, et du maquillage contour (poudre claire/foncé) si vous en avez
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www.louisedeville.com