A l’image de la pie bleue, poétique et carnivore, oiseau symbole du pays, les artistes présentés survolent l’histoire de leur terre, conscients des combats à venir pour la protéger, aussi bien concernés par les enjeux climatiques que politiques. Nous pourrons nous laisser bercer par les ballades anciennes du peuple autochtone Pawai, vagues incessantes ravivant les blessures et hurlements du passé.

Virginie Combet

Projection samedi 24 février à 18h au Liberté/L’étage à Rennes dans le cadre du festival Travelling 2024

Entrée gratuite

Une femme nommée Meng a dansé toute sa vie, d’enfant à adulte, de profession à occupation. Elle et son groupe de danseuses ont créé une performance inspirée de la pie bleue de Taiwan. Elles se sont entraînées tous les jours pour appréhender à quoi ressemblent et comment volent les oiseaux, jusqu’à ce qu’ils deviennent des charmantes pies bleues. S’échauffant, enfilant leur costume, se maquillant et portant le chapeau, les danseuses se sont produites en public. Quand elles se sont soudainement retournées, elles avaient le regard des oiseau perçants. Est-il possible qu’autrefois elles étaient des pies bleues dans une autre vie ?

Nous répétons, nous recyclons. Dans cette boucle de « récupération », nous sommes continuellement remplis et vidés d’humanité et de déchets, qui coexistent puis sont jetés ensemble. Par vagues, nous faisons des allers-retours dans l’impossibilité de résister.

Ceux dont on ne connaît jamais le nom, ceux qui passent dans le temps, ceux qui ne sont personne, quelqu’un, mais tout le monde à la fois. Remplis d’histoires de vie et d’émotions individuelles, tous les souvenirs fanés et l’avenir incertain, le bonheur et la tristesse, ils vont et viennent à travers les espaces. En partant de la construction architecturale des logements collectifs Huajiang dans le district de Wanhua à Taipei et basé sur la philosophie chinoise – Wuxing, l’artiste créée différents personnages et histoires imaginaires en écho aux espaces du bâtiment. Le film se concentre sur les interactions entre le corps et les espaces des logements collectifs pour la chorégraphie, et superpose des sources sonores extérieures comme récit second. Cette multiplication des sources menant à l’abstraction est une tentative de compréhension cosmique de la vie, du temps et de l’espace.

On ne sait jamais ce qui peut arriver sur la route. Il vaut mieux être deux pour une aventure.

Pour découvrir les spécificités uniques de la tribu autochtone Mudan de Paiwan Sud, Tjimur Dance Theatre présente deux ballades de la tribu Mudan nommées e ne lja et saceqalj dans bulabulay mun ?. Elles proposent de reconstruire le combat historique dont la mémoire s’est perdue au fil du temps. Nous avons marché au pas comme des soldats allant en guerre. Avec les rythmes incessants de la balade ancienne, nous avons encore une fois hurlé au ciel et à la terre. Ceux qui ont défendu leur patrie il y a cent ans ne devraient-ils pas être gravés dans l’histoire ?