UNE LENTE INTRODUCTION
Dix ans après la conception de la chorégraphie herses (une lente introduction), Boris Charmatz revient sur cette création majeure à travers un film muet (…)
herses (une lente introduction) serait avant tout une pièce de mise en contact ; en fait, la confrontation directe, ironique ou réactive avec certaines utopies :
1
l’utopie naturelle, celle du corps libéré et lâché en territoire vert, happé par les forces dites essentielles, arbres et fleurs
ensuite
l’utopie du couple, la construction de l’un par l’autre (et la pérennité du désir), figure chorégraphique irritante et archétypique
enfin
l’utopie communautaire, le corps partagé ou mêlé, les contacts impossibles ou inavouables.
De ces trois “utopies de l’alliance”, et de certains de leurs corollaires (la fonte de l’individu au profit de la nature, de l’union, ou de l’idéal communautaire ; le rêve de rencontre absolue et aveuglante, l’esprit d’équipe, d’équipée, de fusion !) pourrait naître une pièce pour deux couples de danseurs. Elle impliquerait des réactions contrastées, du sarcasme à la fascination, et s’approcherait au plus près d’écueils dangereux : l’écueil du parodique, de l’écriture comme fin, du pornographique.
(Cette séance n’est pas destinée au jeune public.)